Quels sont les risques de l’assurance-vie ?
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- L’assurance-vie, comme tous les placements, comporte des risques.
- Le principal risque de l’assurance-vie est celui de perte de capital, en fonction des supports d’investissement. Le risque n’est pas porté par l’assurance-vie en elle-même, mais est propre aux actifs détenus (placements boursiers par exemple).
- Pour limiter ce risque de l'assurance-vie, il est important de mettre en place une stratégie de diversification.
- Il est également nécessaire de gérer son assurance-vie avec deux poches évolutives : une partie performance et une partie sécurité.
- Les autres risques de l’assurance-vie sont le risque d’érosion du capital (à cause de l’inflation), le risque de défaillance de l’assureur et le risque de déshérence du contrat.
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Pourquoi l’assurance-vie comporte-t-elle des risques ?
Pour répondre à cette question, il faut rappeler que l’assurance-vie est un placement complexe, avec de nombreux intervenants et différents supports d’investissement. Le risque peut donc être présent à différents endroits :
- Au niveau de l’assureur : celui-ci peut faire faillite et présenter un risque de solvabilité.
- Au niveau du contrat : si la clause bénéficiaire est mal rédigée, le contrat peut tomber en déshérence et les héritiers ne jamais être retrouvés.
- Au niveau des supports d’investissement : c’est ici que se concentre la plus grande partie du risque. Comme nous venons de le voir, les dangers liés à l’assurance-vie en elle-même sont assez rares et présentent une faible occurrence. Par contre, le risque porté par les actifs est bien présent, comme ça peut être le cas sur un PEA par exemple.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible de gérer ce risque. Tout d’abord en respectant les règles de base de l’investissement. Ensuite, en équilibrant les parties performance et sécurité à l’intérieur du contrat d’assurance-vie. Contrairement à d’autres placements, l’assurance-vie nous permet en un seul produit de gérer différents niveaux de risques. Il faut donc établir son propre profil de risque et le faire évoluer pour éviter toute mauvaise surprise.
Le principal risque de l’assurance-vie : la perte en capital
L’assurance-vie est composée de fonds euros (sécurisés) et de fonds en unités de comptes, qu’on appelle communément les UC. Les UC sont des fonds communs de placement composés d’actifs mobiliers ou immobiliers. Dans leur grande majorité, ils sont investis sur les marchés boursiers. De ce fait, ils portent le même risque que les actions. Pour rappel, acheter des actions en bourse comporte plusieurs types de risques :
Le risque de marché, qu’on appelle risque systématique : il affecte l’ensemble des titres d’un marché
Le risque spécifique : lié à une entreprise en particulier.
Pour gérer ces risques et limiter la perte en capital, il faut appliquer sur l’assurance-vie les règles de base de l’investissement :
- Investir sur le long terme
- Diversifier son investissement, justement pour limiter le risque spécifique
- Mener une stratégie de buy-and-hold, à savoir acheter des unités de compte et les conserver sur le long terme pour éviter de vendre au mauvais moment. En bourse, les meilleurs rendements sont toujours réalisés sur le long terme.
Le fonds euros : un placement assurance-vie sans danger ?
Les fonds euros assurance-vie sont généralement considérés comme des placements sans risques. Pourquoi ? La raison principale est qu’ils ne sont pas constitués des mêmes actifs que les unités de compte.
En effet, les fonds euros sont composés d’actifs plus sécuritaires, comme des obligations d’État ou d’entreprises avec une très bonne solvabilité. Ces investissements sont plus sûrs, mais également moins rentables. Les fonds euros constituent la poche sécuritaire de l’assurance-vie, leur objectif n’est pas la rentabilité, mais la sécurisation des avoirs. Pourquoi dit-on alors parfois que les fonds euros sont en danger ?
La raison de cette affirmation est l’inflation. En effet, même avec un placement 100% sécurisé, à partir du moment où le taux de rendement est inférieur à celui de l’inflation, l’épargnant perd de l’argent. La somme déposée sur son contrat se dévalorise.
En 2021, le rendement moyen des fonds euros assurance-vie se situe autour de 1%, alors que l’inflation a été de 1,6% sur cette période. En 2022, le taux d’inflation est en train de s’envoler, dépassant les 6%. Les taux vont certainement augmenter, mais ils ne vont pas forcément s’aligner sur les taux de l’inflation. La valeur faciale ne change pas, mais la valeur intrinsèque de l’argent investi en fonds euros, elle, diminue.
Cette remarque, qui est valable pour l’assurance-vie, l’est aussi pour tous les placements totalement sécurisés, comme les livrets d’épargne par exemple. S’ils sont très utiles pour de l’épargne de précaution, il ne faut pas oublier qu'ils ne permettent pas de gagner de l’argent, et qu’ils en font même parfois perdre.
Malgré ces questions liées à l’inflation, l’assurance-vie n’est pas en danger. Les assureurs rivalisent d’imagination pour contrer ce problème et développer de nouveaux fonds euros certes un peu moins sécurisés, mais avec des performances supérieures. Il faut juste laisser le temps au marché de s’ajuster et de proposer un support compétitif, même sur les fonds euros.
Définir son profil de risque assurance-vie pour limiter les risques
Pour limiter les risques de l’assurance-vie, il est indispensable de définir son profil d’épargnant et son niveau de risque. Ceci est valable pour l’assurance-vie, mais aussi pour l’ensemble du patrimoine.
Un des avantages de l'assurance-vie est qu'elle permet de tout gérer au même endroit. En effet, elle propose tous types de placements, du plus sécurisé au plus risqué. L’idée est donc d’avoir à l’intérieur de son contrat une part sécurisée en fonds euros et une part en UC. Plus on souhaite prendre de risque (et donc augmenter sa rentabilité à long terme), plus la part en unités de compte doit être importante.
Le profil de risque peut (et doit) évoluer tout au long de la vie du contrat. C’est ce que l’on appelle la gestion évolutive à horizon. Plus l’horizon de placement est long, plus on peut prendre des risques et augmenter la part d’UC dans le portefeuille. Au contraire, à l’approche de l’échéance, il faut effectuer des arbitrages pour vendre les placements risqués et sécuriser la plus-value réalisée. L’idée est d’arriver à quasiment 100% de fonds sécurisés au moment de la sortie des fonds de l’assurance-vie.
Le risque de défaillance de l'assureur - aussi appelé risque de solvabilité : quelles sont les garanties ?
Quand tu déposes ton argent dans une banque ou que tu fais des investissements, tu bénéficies de garanties dans certaines limites. L’assurance-vie n’échappe pas à la règle et profite également de certaines garanties. Cela te permet de limiter le risque de défaillance de l’assureur, qu’on appelle aussi le risque de solvabilité.
Les assurances-vie bénéficient de la garantie du FGAP, le Fonds de Garantie des Assurances de Personnes. Cela signifie que si l’assureur de ton contrat fait faillite, tu es garanti à hauteur de 70.000€. Ce montant n’est pas valable par contrat, mais pour tous tes contrats confondus. Au-delà de cette somme, normalement tu ne peux pas récupérer tes fonds.
Cependant, il y a peu de chances que cette situation se présente. En effet, au vu de l’importance systémique que représentent les grands assureurs, les différentes entités de régulation interviendraient bien avant de devoir mettre en place cette garantie. Ce risque de solvabilité existe donc bel et bien sur le papier, mais il est très limité.
Pour éviter ce problème (et vérifier chez qui tu déposes ton argent) il est nécessaire de bien vérifier qui est l’assureur. Le choix du distributeur seul n'est pas suffisant.
Si tu souhaites savoir comment ton argent est protégé sur tes différents placements, tu peux consulter notre article sur le fonds de dépôt des garanties et de résolution (FGDR).
Bien rédiger la clause bénéficiaire pour éviter le risque de déshérence de son assurance-vie
La rédaction de la clause bénéficiaire du contrat d’assurance-vie est un point très important qu’il ne faut pas négliger. Si celle-ci est mal rédigée, la banque ou l’assureur peuvent avoir des difficultés à retrouver le bénéficiaire d’une assurance-vie.
C’est particulièrement le cas lors d’une personnalisation de la clause, et quand le bénéficiaire n’est pas un membre de la famille directe. Dans ce cas, il faut préciser des informations précises permettant d’identifier la personne, comme ses nom, prénom, date et lieu de naissance. Si le bénéficiaire n’est pas identifiable et qu’il n’a pas connaissance d’être bénéficiaire, celui-ci peut alors tomber en déshérence. C’est un des risques de l’assurance-vie.
Une assurance-vie sans risques, ça existe ?
Non, une assurance-vie sans risques, ça n’existe pas. Sans tomber dans le pessimisme extrême, il faut être conscient qu’il y a toujours un risque. En effet, un fonds euros peut avoir un taux inférieur à l’inflation, ou un assureur peut subir une défaillance.
Mais c’est le cas avec tous les investissements, dès lors que tu acceptes de déposer ton argent sur un placement. Même si tu décides d’enterrer des billets dans ton jardin, il y aura également un risque. Comme pour tout placement donc, le risque 0 n’existe pas en assurance-vie.
L’idée est de gérer son risque pour le maîtriser et le minimiser. Pour cela, le plus efficace est de définir son profil de risque et de mettre en place une stratégie d’investissement adaptée.
Pour résumer, les principaux risques de l’assurance-vie sont :
Le risque de perte en capital
Le risque d’érosion du capital (à cause de l’inflation)
Le risque de défaillance de l’assureur
Le risque de déshérence du contrat en cas de succession