Défiscalisation PER : Comment l’optimiser ?

Quels sont les plafonds de déduction d’impôt ?

Si la fonction première du PER consiste à préparer la retraite, son dispositif de défiscalisation permet aussi de déduire les versements volontaires du revenu imposable.

Seule limite à respecter : celle des plafonds de déduction annuelle fixés par l’administration fiscale. Ceux-ci s’appliquent à chaque membre du foyer fiscal et font l’objet de report annuel sur 3 ans s’ils ne sont pas consommés en totalité.

Ces plafonds de déductibilité dépendent du statut professionnel du titulaire d’un contrat PER. Si tu es salarié, tu peux déduire de ton revenu 2023 : 

Tu choisis la limite la plus avantageuse pour toi.

Par contre, si tu es indépendant, tu devras te conformer aux montants suivants (le plus élevé) : 

Pour mieux comprendre, voici quelques exemples :

Déduction fiscale des versements du PER : bonne ou mauvaise idée ?

Quand tu déduis tes versements volontaires du PER de ton revenu imposable, tu défiscalises et bénéficies d’une réduction d’impôt plus ou moins importante en fonction de ta tranche marginale d’imposition (TMI). Tu es libre d’appliquer ou non cette option pour optimiser ta fiscalité.

Pour rappel, l’impôt est calculé selon 5 tranches d’imposition :

Prenons un exemple : ton revenu imposable 2022 est de 75.000€ et tu as versé 5.000€ sur ton PER. Ces 5.000€ auraient dû être imposés à 30 % puisque la dernière tranche dont tu relèves est située entre 27.479€ et 78.570€. Tu réalises alors une économie d’impôt de 1.500€ (5.000*30 %).

Les impacts de la défiscalisation du PER sur ton d’impôt

La réduction d’impôt dont tu bénéficies dépend de ton niveau de revenu. Si tu décides d’épargner 200 € par mois sur ton PER, sur une année, tu peux déduire 2.400€ de ton revenu imposable. Cette épargne aura des répercussions différentes selon ton taux d’imposition.

Voyons dans le tableau suivant l’impact fiscal de ton épargne selon la tranche marginale d’imposition :

Les limites de la défiscalisation du PER

Là, tu te dis « génial, j’ai trouvé l’aubaine pour payer moins d’impôts ! ». Effectivement, avec un PER, tu prépares ta retraite en te constituant un complément de revenus et tu profites d’une fiscalité intéressante. Toutefois, il faut être conscient qu’en versant de l’argent sur ton PER, tu te prives d’une partie de ton épargne liquide puisque tu t’engages à bloquer ton argent jusqu’à la retraite.

Par ailleurs, pour évaluer au mieux l’intérêt de déduire ou non les versements volontaires, il convient de tenir compte de la fiscalité à la sortie du PER.

Au moment du déblocage, tu récupères ton épargne sous forme de rente ou de capital, et ce retrait est soumis à l’impôt et aux prélèvements sociaux. La fiscalité applicable varie selon l’exercice ou non de ton droit à déduction pendant la durée du contrat. 

Ainsi, si tu retires la totalité ou une partie de ton argent en capital, la quote-part représentant les versements volontaires est exonérée seulement si les versements n’ont pas été déduits en amont. Elle est imposée à l’IR dans le cas contraire. Optimiser la défiscalisation du PER va donc consister à trouver le bon équilibre entre TMI lors des versements et TMI à la sortie. Toute la difficulté de l’exercice est que la TMI de sortie n’est pas connue au moment des versements.

Il est donc essentiel de comprendre le mécanisme de la tranche marginale d’imposition avant de décider de déduire ses versements.

PER et défiscalisation : le rôle de la tranche marginale d’imposition

Pour optimiser sa défiscalisation, il est conseillé de comparer les économies d’impôt à l’entrée avec le niveau d’imposition de l’épargne à la sortie.

Fiscalité du PER à la sortie

La fiscalité du PER lors du départ à la retraite dépend de 2 facteurs :

1. Le mode de retrait  (capital ou rente) ;
2. La déduction ou non des versements.

Voici un tableau récapitulatif simplifié de l’imposition du capital et de la rente :

La fiscalité à la sortie est plus avantageuse sans déduction des versements. Toutefois, le calcul n’est pas si simple et il faut prendre en compte le mécanisme de la tranche marginale d’imposition pour mieux comprendre.

Calcul de l’avantage fiscal du PER en fonction de la TMI

La tranche marginale d’imposition correspond à la tranche sur laquelle va porter le taux d’imposition le plus important. Si ton revenu imposable est de 40.000€, tu vas payer 0 % d’impôt jusqu’à 10.777€, puis 11 % entre 10.778€ et 27.478€ et 30 % entre 27.479€ et 40.000€.

C’est cette dernière tranche qui nous intéresse pour calculer l’avantage fiscal. Quand tu épargnes 4.000€ sur ton PER, ton revenu passe à 36.000€ (40.000 - 4.000). Si tu avais dû payer un impôt sur ces 4.000€, tu aurais réglé 1.200€ (4.000*30 %). 

Or, avec la déduction des versements volontaires du PER, cet argent reste dans ta poche, libre à toi de le réinvestir dans ton épargne ou sur un autre projet.

Exemple 1 : TMI supérieure à l’entrée du PER

En toute logique, si tu es imposable, tu peux bénéficier d’un avantage fiscal avec ton plan d’épargne retraite. Pour mesurer le gain réel, il faut le comparer avec l’imposition à la sortie. Voici un exemple pour mieux comprendre.

De plus, au-delà du simple gain fiscal, l’impôt que tu as économisé à l’entrée a pu être investi et a procuré des intérêts qui s’ajoutent au gain total.

Conclusion : si la TMI à l’entrée est supérieure à la TMI en sortie, la défiscalisation est avantageuse.

Exemple 2 : TMI supérieure à la sortie du PER

Prenons un 2e exemple :

A priori, la déduction des versements est peu intéressante dans ce cas. Il s’agit ici d’un exemple simplifié qui ne prend pas en compte les intérêts produits par l’investissement.

Chaque cas est différent et mérite une analyse spécifique et complète. 

Exemple 3 : TMI identique à la l’entrée et à la sortie du PER

Troisième hypothèse, tu te situes dans la même tranche marginale d’imposition à l’entrée et la sortie du PER. Le gain d’impôt à l’entrée est contrebalancé par une imposition lors du déblocage du PER pour le même montant.

Dans ce cas, il peut être intéressant de déduire les versements volontaires notamment pour bénéficier du levier fiscal.

Plan d’épargne retraite : le mécanisme du levier fiscal

Quand tu défiscalises en déduisant les versements volontaires du PER de ton revenu imposable, tu bénéficies d’une économie d’impôt. Si tu décides de réinvestir cette économie d’impôt dans ton PER, tu augmentes ton épargne retraite et tu fais fructifier ton argent jusqu’à son déblocage. C’est ce que l’on appelle le levier fiscal. Tu génères des intérêts grâce à de l’argent “prêté” en quelque sorte par l’administration fiscale.

Tu profites de cet avantage fiscal et tu le réinvestis dans ton PER. Pendant les années qu’il te reste avant ta retraite, ces 1.200€ te rapportent des intérêts en fonction du niveau de rendement de ton PER.

Optimisation de la succession avec le PER

Fiscalité et succession font bon ménage dans le cas du PER. En effet, le PER basé sur un contrat d’assurance permet de désigner un bénéficiaire et dispose d’un avantage fiscal qui facilite la transmission de son épargne retraite : l’abattement ! C’est un des avantages du PER, en plus de sa fiscalité intéressante.

Au moment de régler les droits de succession, le bénéficiaire d’un PER profite d’un abattement fiscal qui varie selon l’âge auquel décède le titulaire du contrat :  

Concrètement, si tu décèdes à 85 ans et qu’il te reste encore 35.000€ sur ton PER, ton bénéficiaire désigné recevra cette somme et ne sera imposé que sur 4.500€ (35.000 - 30.500). 

En revanche, si tu as opté pour un PER bancaire, basé sur un compte-titres, celui-ci intègre directement la succession.

Conclusion sur la défiscalisation du PER

Les 3 conseils à retenir pour défiscaliser grâce au PER :

1. Optimiser le montant du versement en fonction des plafonds accordés ;
2. Comparer les TMI d’entrée et de sortie pour choisir la déductibilité ou non des versements ;
3. Utiliser le levier fiscal pour investir le gain d’impôt obtenu à l’entrée et ainsi augmenter le rendement du PER.

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