Bitcoin c’est quoi ?
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- Le bitcoin est une monnaie digitale basée sur un réseau décentralisé sans institution médiatrice. Les transactions se font de pair à pair (peer-to-peer), c'est-à-dire directement d'un utilisateur à un autre sans intermédiaire.
- Chaque utilisateur est anonymisé par un pseudonyme rendant impossible de déduire sa véritable identité. Cela permet à n’importe quel utilisateur de consulter publiquement toutes les transactions du réseau et de retracer chaque opération.
- Pour réaliser des transactions, le bitcoin a été le premier instrument à utiliser la technologie blockchain.
- Grâce à deux clés cryptographiques, appelées clé privée et clé publique, une transaction en bitcoin est infalsifiable et ne peut être effectuée que par le propriétaire de ces clés.
- Les transactions sont rendues possibles par ce que l'on appelle le mining, un procédé de validation des transactions et de création de nouveaux bitcoins.
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- Pour effectuer tes premières transactions en bitcoin, tu n'as pas besoin de comprendre chaque détail de la blockchain-bitcoin, mais acquérir quelques connaissances de base est toutefois indispensable.
- Il est particulièrement important de comprendre comment conserver ses bitcoins en toute sécurité. C'est le seul moyen de te prémunir contre une éventuelle perte de tes bitcoins.
- Une fois que tu te sens suffisamment serein, passe à l’action, c’est la meilleure manière d’apprendre : Inscris-toi sur une bourse de cryptomonnaies et achète tes premières unités de bitcoin avec une petite somme d'argent.
Un rapide retour historique sur le bitcoin
Satoshi Nakamoto est considéré comme l'inventeur du bitcoin. Jusqu'aujourd'hui, on ignore cependant l’identité de celui qui se cache derrière ce pseudonyme. C'est en 2008 que le concept du bitcoin est apparu sous ce nom dans un Whitepaper (livre blanc). Quelques mois plus tard, le programme informatique associé est publié et la première transaction en bitcoin est effectuée.
Ce logiciel donne naissance à une technologie radicalement nouvelle basée sur un réseau, la blockchain, qui permet d'effectuer des transactions sûres à l'aide d'opérations de calcul cryptographiques. Les échanges s'effectuent de pair à pair, c'est-à-dire directement d'une personne à l'autre, sans instance intermédiaire. C'est ce qui distingue les crypto-monnaies des devises classiques : pas besoin de banque commerciale, car les transactions sont traitées de façon entièrement digitale, ni d'une banque centrale qui imprime les billets et qui surveille le tout.
Le bitcoin est un système sophistiqué qui a fait de Satoshi Nakamoto non seulement le héros discret de la scène cryptographique, mais aussi, en théorie, l'un des premiers milliardaires en bitcoins.
Comme le bitcoin est une monnaie (même si elle n'est pas officiellement reconnue), il existe des taux de change entre le bitcoin et d'autres monnaies et cryptomonnaies. Ce n'est que lorsque les premiers bitcoins ont été échangés contre des dollars que le taux de change est né et a fixé une valeur à ces pièces virtuelles.
La quantité disponible de bitcoins est limitée à 21 millions. Il n'est donc pas possible de réimprimer de l'argent, contrairement à une monnaie fiduciaire classique. Si la demande de bitcoins augmente, leur valeur augmentera également.
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Forks : l’évolution du bitcoin
Une condition fondamentale du logiciel bitcoin est que celui-ci soit disponible en "open source", c'est-à-dire que le code dans lequel il est écrit puisse être consulté librement par tous. Cela sert un double objectif : permettre de vérifier de manière transparente qu'il n'est pas utilisé à des fins malveillantes et d'autre part, permettre à n'importe qui d'améliorer ou de développer le logiciel afin d'en créer une meilleure variante. C'est ce qui est appelé un fork dans le milieu des cryptomonnaies, un détournement du code d'origine dans une version alternative.
Pour que cette modification ait réellement un effet, elle doit être acceptée et appliquée par tous les utilisateurs. Trois scénarios sont possibles :
- Personne n'accepte le changement et il n'est pas pris en compte.
- Une majorité d'utilisateurs accepte la modification et le protocole bitcoin évolue. Ce qu'on appelle un soft fork permet généralement d'améliorer ou de débugger le système bitcoin.
- Si les utilisateurs sont divisés et seule une partie accepte la modification, on peut observer une scission de la blockchain d'origine. On parle alors de hard fork : les deux systèmes se scindent et coexistent désormais en parallèle. Selon le taux d'acceptation de cette nouvelle version du bitcoin, cette scission n'est pas forcément couronnée de succès et l'ancien système peut restée privilégié.
Jusqu'à présent, il y a eu trois scissions connues du bitcoin, des hard forks :
Bitcoin Cash, la première version
Bitcoin Gold, un dérivé
Bitcoin SV, un autre dérivé du Bitcoin Cash d’origine
Bien entendu, ces dérivations ont également été sujettes à des forks, mais qui n’ont pour l’instant pas réussi à concurrencer les anciens systèmes.
Quels problèmes le bitcoin résout-il ?
Considérons une transaction monétaire classique : une personne A remet une somme d'argent à une personne B, par exemple en échange d'une marchandise. On peut considérer ce type de transaction "idéale", car l'argent est remis en temps réel et chaque partie peut immédiatement confirmer que l'échange a bien eu lieu. En réalité, ce cas idéal ne se produit que très rarement, car beaucoup de conditions extérieures et d’intermédiaires interviennent entre les deux individus.
Si acheteur et vendeur sont éloignés géographiquement (ce qui est souvent le cas aujourd'hui), l'argent doit être envoyé sous une forme électronique, ce qui pose le problème suivant : il faut une instance intermédiaire qui valide la transaction et informe les deux parties que la somme est bien entrée ou sortie. Sinon, comment la personne B peut-elle savoir que la personne A lui a vraiment envoyé l’argent ? Il faudrait que les deux parties se fassent aveuglément confiance. Mais dans un monde où la confiance est limitée, il faut donc un intermédiaire sûr, par exemple une banque ou un prestataire de services de paiement qui garantit la sécurité des transactions.
C’est exactement ce problème que le bitcoin propose de résoudre : supprimer l’acteur intermédiaire afin de rendre la transaction totalement indépendante. Pour les défenseurs du bitcoin, c'est un avantage capital du modèle des crypto-monnaies car aucune instance intermédiaire (comme une banque centrale par exemple) ne peut dévaluer arbitrairement la valeur de la monnaie ou - particulièrement dans des pays moins démocratiques - bloquer ou censurer les transactions.
Le bitcoin remplace la banque ou le prestataire de services de paiement par un registre décentralisé enregistrant toutes les transactions, consultable et vérifiable par n’importe quel utilisateur. Les échanges y sont inscrits de manière très simple. Par exemple "La personne A transfère 100 unités monétaires à la personne B". Cette unité monétaire peut être l'euro ou dans notre cas le bitcoin (BTC). Le solde du compte de la personne B est alors calculé à partir de toutes les transactions entrantes et sortantes de cette personne.
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La force et la sécurité d’une blockchain repose sur le fait que la chaîne de transactions n’est pas enregistrée sur un serveur centralisé mais sur chaque ordinateur qui prend part au réseau. En tant que détenteur de bitcoin, je possède ainsi une copie de ce répertoire et peut théoriquement y apporter des modifications. Lorsque ce changement est publié, la nouvelle version du répertoire est synchronisée avec tous les autres utilisateurs.
Mais attention, avant la synchronisation, la modification est vérifiée mathématiquement par les autres utilisateurs qui peuvent l’accepter ou la rejeter en cas de fraude. Il est donc impossible d’apporter des changements injustifiés, tout changement étant soumis à l’acceptation des autres nœuds du réseau. On a d’ailleurs ici un point commun avec toutes les autres monnaies : n’a de valeur que ce qui est accepté par tout le monde. Voilà pourquoi le bitcoin et la blockchain sont si prometteurs : ils permettent un système décentralisé, inviolable et vérifiable par tous.
La blockchain expliquée simplement : le système derrière le bitcoin
Une blockchain n'est ainsi rien d'autre qu'une chaîne d'informations mises bout à bout. Dans le cas du bitcoin, celle-ci comprend les informations sur la somme d'argent qui a été transférée, qui l’a envoyée et qui l’a reçue.
Si un nouveau bloc de transactions est ajouté à la chaîne, celui-ci est d'abord vérifié par les autres utilisateurs à l’aide d’une opération de calcul complexe. Une fois le nouveau bloc vérifié et rattaché, la chaîne ne peut plus être modifiée ultérieurement. En effet, la moindre tentative de changement dans les blocs déjà enregistrés invaliderai l'ensemble de la chaîne. Laisse-nous clarifier cela à l’aide d'une simplification fictive en utilisant des couleurs à la place de codes complexes..
Imaginons que dans une blockchain fictive, une personne A enregistre l’information “Personne A transfère 100 BTC à personne B”.
Ce bloc est composé de l'information et associé à un code couleur - par exemple le rouge. Ce code couleur est calculé par une opération informatique qui crypte l'information du bloc. La couleur résulte directement de l'information contenue. Dans notre exemple, la transaction de A à B, si elle est chiffrée, résulte dans la couleur rouge. Modifier le moindre élément de cette transaction se traduirait automatiquement par un chiffrement différent et donc un changement de couleur.
Ajoutons maintenant deux autres blocs. Imaginons pour cela que la personne B transfère des BTC à une personne C, qui elle-même en transfère à son tour à la personne A. La chaîne qui en résulterait serait la suivante :
Pour continuer la chaîne, le deuxième bloc doit reprendre la couleur du bloc précédent et enregistrer la nouvelle information de transaction qui en découle. Lors de cet enregistrement, la couleur précédente et l'information sont à nouveau cryptées, générant ainsi un nouveau code couleur à la fin du bloc. La même procédure a lieu avec le troisième bloc et la nouvelle transaction. Tu l’auras compris : les blocs adjacents doivent toujours commencer et finir par la même couleur. On obtient ainsi une suite de blocs juxtaposés : la blockchain.
Si l’on suppose qu’au départ la personne A disposait de 100 BTC et les autres 0 BTC, après enregistrement de l’ensemble des transactions dans la Blockchain on obtiendrait les soldes respectifs suivants : la personne A a 25 BTC, la personne B a 50 BTC et la personne C a 25 BTC.
Chacun possède sa propre copie de cette blockchain et peut ainsi vérifier à tout moment combien d'argent il possède et quels montants ont été transférés. Si un utilisateur souhaite effectuer un virement, il lui suffit d'ajouter un nouveau bloc à la blockchain. Une opération de calcul vérifie la validité de la transaction et tous les participants du réseaux reprennent la nouvelle copie, comme on peut le voir sur cette image très simplifiée :
Supposons maintenant que la personne C veuille escroquer les autres participants et modifie ultérieurement la transaction dans le bloc 2. Au lieu de "50 BTC de la personne B à la personne C", elle change l'information en "75 BTC de la personne B à la personne C" et s'attribue ainsi plus de fonds. Si l'on encrypte ce nouveau bloc selon le même procédé, on obtient un code couleur totalement différent, comme le montre le schéma suivant :
Cette altération est immédiatement visible par les autres participants, car les couleurs de la blockchain ne sont plus assorties et signalent une anomalie. Aucun utilisateur n'accepte donc de reprendre cette nouvelle copie de la blockchain et la personne C se retrouve contrainte à utiliser la version valide. Un transfert ne fonctionne donc que s'il y a consensus entre tous les participants au réseau sur le fait que celui-ci est conforme.
La vraie Blockchain-bitcoin : une procédure quelque peu plus complexe en réalité
Cette représentation avec codes couleurs est bien sûr très simplifiée comparée à la technologie qui se cache derrière le bitcoin. Un bloc n'est ainsi pas limité à une seule transaction, mais en regroupe jusqu’à un maximum de 1 mégaoctet de mémoire. Les informations contenues restent les mêmes : montant et parties de chaque transaction. Elles sont également signées électroniquement grâce à une clé publique et une clé privée qui les rend infalsifiables.
Au lieu d'un code couleur comme dans notre modèle, les vrais blocs bitcoin sont certifiés par une chaîne de caractères cryptographique, une sorte de numéro de série qui est appelé le hash en informatique. Le calcul de ce hash et donc la vérification du bloc est une opération de calcul assez complexe, appelée minage (mining). Celui qui effectue ce calcul est un mineur.
L’information “3 BTC de la personne A à la personne B” pourrait par exemple avoir la valeur de hashage suivant :
0000a2bfb0f73744f78403279e9eb5fa7a10ccb3e89f23482f9adc50437af43
En réalité, ce sont donc les mineurs qui apportent les modifications à la blockchain, et non toi en tant que participant. Lorsque tu veux exécuter une transaction, tu crées simplement l'information ("3 BTC de A à B"), tu la signes et demandes aux mineurs de l'ajouter à la blockchain. Un mineur regroupe alors plusieurs informations (dont ta transaction) dans un bloc, effectue l’opération de calcul pour le vérifier et l'ajoute à sa version de la blockchain. D’autres participants (les nodes) vérifient la validité de cette nouvelle blockchain et décident alors de l'adopter ou de la refuser.
Dans notre explication coloré ci-dessus, les personnes A, B et C sont en réalité ce qu'on appelle des "nodes" ou nœuds du réseau, c'est-à-dire des ordinateurs qui possèdent chacun une copie de la blockchain. Si tu souhaites seulement effectuer des transactions, pas besoin d'être un "node", tu peux déléguer aux mineurs la tâche de modifier la blockchain.
Clés publique et clé privée : la carte d’identité du bitcoin
Pour réaliser des transactions sur la Blockchain, par exemple pour envoyer des bitcoins, plusieurs étapes d’identification sont nécessaires : l’émetteur doit renseigner le destinataire via son adresse publique et valider la transaction en s’identifiant à l’aide d’une clé privée. Voyons cela un peu plu en détail.
Private Key, la clé privée
La clé privée doit être conservée de manière absolument secrète, car c'est elle (et elle seule) qui permet d'autoriser une transaction à partir de ton solde de bitcoin. Une personne en possession de cette clé pouvant effectuer des transactions en ton nom, sa conservation est donc particulièrement délicate et ne doit pas être laissée au hasard. Pour en savoir plus sur comment conserver ses Bitcoins.
Public Key, la clé publique
La clé publique correspond à l’adresse publique d’un utilisateur. Elle permet d’envoyer des bitcoins à la bonne personne. Sur le réseau tu n'es en effet pas connu sous ton nom usuel, mais sous cette série de caractères qui constituent ta clé publique. Toute personne la possédant peut t'envoyer des bitcoins. La clé publique est calculée à partir de la clé privée, mais il est impossible d'inverser le procédé pour déduire la clé privée, qui donne accès au bitcoins détenus sur cette adresse publique.
La cryptographie au service d’un système infaillible
Récapitulons : Pour effectuer une transaction en bitcoins, tu demandes à un mineur d'insérer une information dans la blockchain. Cette information contient le montant de bitcoins qui doit être transféré, l'adresse d'envoi et celle de réception.
Autrefois, les paiements par carte de crédit nécessitaient une signature écrite pour être autorisé. Le bitcoin fonctionne aujourd’hui de manière similaire. L'information qui doit être insérée dans la blockchain n'est valable que si elle est signée par la bonne clé privée. Un procédé entièrement informatique de cryptographie permet d’assurer que le moindre caractère erroné dans la clé privée invalide la signature. Concrètement, cela pourrait ressembler à cela :
Information :
2 BTC de Personne A à Personne B
Clé privée de Personne A :
107342839663705616593565896198124959736650935357090446932851062682943049551928
Signature :
30450221009084ced61024ad36bb351fdee7d62f1d675646a0d12a055f2516ea3325706fe9022059d55a21fdc62969fb9dd28706c7f65ebf016c38a12b0f843f965ec3e1057ef8
La clé publique permet de garantir la validité de la transaction en vérifiant si la signature et l’information correspondent, sans pour autant pouvoir calculer la clé privée. Seul le propriétaire de la clé privée peut ainsi émettre une signature valide et donc exécuter une transaction. Si la clé publique est incompatible avec la signature (la clé privée a donc été erronée), la transaction est invalidée. Une signature correcte prouve ainsi que la personne est autorisée à transférer des bitcoins depuis son adresse.
L'information finale insérée dans la blockchain par les mineurs contiendra la clé publique mais aussi la signature. Sans la clé privée, il n'y a donc aucun moyen d'usurper l'identité d'un utilisateur et de voler ses avoirs. Ce n'est que lorsque l'information, la signature et la clé publique correspondent que la transaction est valide.
Conserver ses bitcoins dans un Wallet
Ce n'est pas grave si tu n'as pas encore totalement saisi le fonctionnement de la blockchain, ce n'est pas un système très intuitif. Mais tu commences maintenant à comprendre que les bitcoins ne sont pas possédés sur une plateforme ou un portefeuille comme des produits financiers plus traditionnels. Ton avoir correspond simplement à la somme des transactions associées à ton adresse sur la blockchain.
Ton seul moyen d'accès à ces bitcoins est par la clé privée, qui elle peut être conservée dans ce que l'on appelle un wallet. Ce ne sont donc en réalité pas des bitcoins que tu cherches à conserver, mais ta clé privée. Le wallet est une sorte de porte-monnaie numérique, même s'il serait plus approprié de parler d'un trousseau de clés.
Après avoir acquis des bitcoins à travers une plateforme de crypto-monnaie, il est absolument nécessaire de comprendre comment conserver de manière la plus sécurisée possible tes bitcoins avec ta clé privée afin de ne pas perdre tes avoirs. Pour savoir comment conserver tes bitcoins en toute sécurité, tu peux consulter la partie du guide dédié à ce sujet.
Comment fonctionne le minage de bitcoins?
Les mineurs jouent un rôle central dans le fonctionnement du réseau bitcoin. Comme nous l'avons vu précédemment, tu partages avec les mineurs les informations de transaction, notamment le montant qui doit être transféré et l’adresse de réception. Tu signes ensuite cette information afin qu'elle soit infalsifiable à partir de ta clé publique et privée.
Tous les mineurs commencent alors concurremment à calculer sur leurs ordinateurs le prochain bloc à ajouter à la blockchain. Le mineur qui termine cette opération de calcul en premier complète la chaîne de blocs et reçoit une récompense sous forme de bitcoin : le "Block Reward".
Le minage est donc une grande course entre les mineurs pour encrypter le prochain bloc. Il ne s'agit pas nécessairement du mineur disposant de l'ordinateur le plus rapide, car l'opération de calcul repose également sur le hasard. La vitesse de calcul et le nombre d’ordinateurs utilisés permettent seulement d'augmenter ses chances.
Block Reward
La récompense pour l'effort fourni par les mineurs est l'attribution de nouveaux bitcoins. C'est ainsi que sont créés de nouveaux jetons, d'où le terme de minage.
Le temps de minage d'un nouveau bloc dépend de ce que l'on appelle le niveau de difficulté ("mining difficulty"). Il est adapté tous les 2.016 blocs (ce qui correspond à environ 2 semaines) afin de maintenir artificiellement une moyenne de minage d'environ dix minutes par bloc. Si à un moment donné le système compte un grand nombre de mineurs et que la capacité de calcul disponible est abondante, le minage devient donc plus difficile et inversement.
Il arrive néanmoins qu'il s'écoulent bien plus de 10 minutes avant qu'une transaction ne soit effectuée : Le minage est un processus laborieux et on observe régulièrement la formation de goulets d'étranglement dans le système. Le nombre d’opérations dépassant celui de mineurs disponibles, ces derniers doivent faire des choix et décider quelles transactions privilégier.
Frais de réseaux
Si tu souhaites effectuer une transaction à un moment où le réseau est très sollicité, tu devras favoriser ta transaction auprès des mineurs en leur reversant une partie de la somme transférée.
Ce montant que tu glisses dans la poche du mineur pour qu'il avantage ta transaction est appelé frais de réseau (Network Fee). Lors de l’exécution d’un transfert, tu peux fixer toi-même le montant de cette commission. Plus le réseau est chargé, plus les frais deviennent élevés. Les bourses de crypto-monnaies ou fournisseurs de wallets te proposent généralement une fourchette pour exécuter ton ordre rapidement (cela peut aller de quelques minutes à plusieurs jours, selon la commission que tu décides de payer).
Ces frais de transaction rendent l'activité des mineurs particulièrement rentable, surtout dans les périodes où les transactions sont nombreuses.
Aucune transaction n'est d'ailleurs gratuite : les frais de réseau minimaux sont d'un satoshi par octet (rappelles-toi 0,00000001 bitcoins). Une transaction moyenne a une taille de 140 octets, et coûte donc au minimum 0,0000014 bitcoin ou 6 centimes si le cours du BTC est de 40.000 €.
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Bitcoin halving
Afin que le minage ne puisse pas créer un nombre infini de bitcoins, le Block Reward est toujours divisé par deux après 210.000 blocs. C'est ce que l'on appelle le "bitcoin halving" et cela se produit environ tous les quatre ans. Le nombre de bitcoins créés par le minage diminue donc progressivement jusqu'à son maximum de 21 millions de bitcoins qui a été fixé lors de sa création. Contrairement à une monnaie traditionnelle, la quantité totale de bitcoins est donc limitée rendant ainsi l’inflation impossible..
Le prochain bitcoin halving aura très probablement lieu en 2024. La récompense des mineurs sera alors divisée par deux, passant de 6,25 BTC actuellement à 3,125 BTC.
Date | Block Reward à partir de cette date | Nombre de blocs créés | Total de bitcoins en circulation |
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3 janvier 2009 (introduction du bitcoin) | 50 BTC | 0 | 0 |
28 novembre 2012 | 25 BTC | 210.000 | 10.500.000 |
9 juillet 2016 | 12,5 BTC | 420.000 | 15.750.000 |
11 mai 2020 | 6,25 BTC | 630.000 | 18.375.000 |
Probablement 2024 | 3,125 BTC | 840.000 | 19.687.500 |
Probablement 2028 | 1,5625 BTC | 1.050.000 | 20.343.750 |
Le principe de consensus
Comme le bitcoin est un réseau décentralisé sans institution centrale ou intermédiaire, le système ne fonctionne que tant que tous les utilisateurs respectent les mêmes règles. Pour assurer cela, le réseau a été conçu de manière à ce que tous les participants ont intérêt à suivre un comportement conforme.
Par exemple : un mineur ne vérifie pas correctement un bloc, parce qu'il veut introduire une fraude dans la blockchain. Sa version de la blockchain sera identifiée comme fausse par les autres nœuds (nodes) du réseau et ne sera pas intégrée. Il ne recevra donc pas le Bloc Reward et aura gâché ses efforts. Les nodes n’ont également aucun intérêt d’accepter un fausse version de la blockchain : tous les intérêts sont alignés et tout le monde profite de la stabilité du système.
Afin qu'une transaction puisse être vérifiée et reconnue, elle doit être confirmée par d'autres nœuds. En théorie, il suffirait qu'elle soit confirmée par un seul nœud, mais il est préférable d'avoir plusieurs vérificateurs, les nœuds pouvant se tromper, par inadvertance ou intentionnellement.
Qu’apporte le bitcoin?
Moyen de paiement, réserve de valeur ou outil de spéculation ?
Pourquoi acheter du bitcoin ? Peut-il remplacer une monnaie fiduciaire pour effectuer des paiements ou s'agit-il plutôt d'une réserve de valeur, comme l'or, compte tenu de l'augmentation massive de sa valeur dans le passé ?
Compte tenu des fortes fluctuations que connaît actuellement le cours du bitcoin, ce dernier ne convient que partiellement comme moyen de paiement. Si le cours monte en flèche, il est en effet plus habile de conserver ses bitcoins que de les dépenser. Si le cours connaît une baisse importante, personne n'accepterait d'encourir le risque d'une diminution continue.
Si nous considérons les fortes fluctuations comme un argument contre le Bitcoin en tant que moyen de paiement, c’est parce qu’en Europe nous utilisons une monnaie stable, mais ceci n’est pas forcément le cas de tout le monde. Dans certains pays, la monnaie locale peut fluctuer encore beaucoup plus que le bitcoin et se dévaluer de jour en jour. Il est donc tout à fait imaginable que dans ces pays, le bitcoin pourrait s’imposer comme une alternative viable aux devises instables.
La longue durée des transactions et leurs frais parfois élevés plaident également contre l'utilité du bitcoin en tant que moyen de paiement. À la caisse, il serait plutôt gênant qu'un paiement puisse durer dix minutes, voire plusieurs heures, même si l'élaboration de protocole de deuxième couche ou le réseau Lightning devraient remédier à ce problème dans un avenir proche. Il s'agit là d'innovations apportées au réseau bitcoin, qui permettront d'effectuer des transactions via des branches latérales, sans devoir solliciter le réseau principal.
Si le bitcoin ne se prête pas, du moins pas encore, au paiement, il pourrait du moins servir de réserve de valeur. La forte augmentation du bitcoin montre que de plus en plus de personnes et d'entreprises croient en cette cryptomonnaie. Son utilisation est rendue de plus en plus simple et il n'est aujourd'hui plus nécessaire de passer par des procédures informatiques complexes pour échanger des BTC. Il ne s'agit donc pas d'une spéculation hasardeuse : le bitcoin est encore émergent et un nombre croissant de scénarios d'utilisation se dessinent.
En revanche, la forte volatilité du bitcoin pose problème pour l'utilisation comme réserve de valeur. Pour qu'une classe d'actifs puisse être utilisée comme tel, il faut que sa valeur soit stable, comme c'est le cas aujourd'hui de certaines obligations d'État, de l'or ou d'un portefeuille d'actions largement diversifié.
Le bitcoin reste donc pour le moment plutôt un objet de spéculation, même s'il n'en sera pas forcément ainsi à l'avenir.
Verdict : acheter ou ne pas acheter ?
Compte tenu de ces fortes fluctuations, posséder du bitcoin suppose d’avoir les nerfs solides et de ne pas craindre la volatilité. Si une forte ascension peut avoir lieu, elle est souvent suivie d’une chute vertigineuse, et inversement.
Si tu crois au potentiel de cette technologie, il n’y a sûrement rien de mal à investir une somme suffisamment faible pour ne pas paniquer à la moindre fluctuation.
Peu importe à quel point tu crois au bitcoin, mieux vaut éviter une stratégie de trading active qui vaut rarement la peine avec un actif aussi imprévisible. . Une stratégie de buy and hold est tout aussi adaptée au bitcoin qu’à d’autres classes d’actifs. Si le futur reste incertain, un rapide coup d'œil sur le passé du bitcoin donne toutefois raison aux "hodlers" (les personnes qui se contentent de détenir leur bitcoin).
Le Pseudonymat
Puisque toutes les transactions de la Blockchain-bitcoin sont consultables publiquement et que n’importe qui peut vérifier les transactions d’une adresse du réseau, le bitcoin n’est pas totalement anonyme. Pour autant, il n’est pas totalement public non plus.
En effet, il est possible de participer au réseau sans jamais révéler sa véritable identité, ni son solde total. Il suffit par exemple d’utiliser plusieurs adresses (donc différentes clés publiques) à l’aide de différents “wallets”.
Si en théorie il n’est pas nécessaire de partager son identité pour acquérir du bitcoin, de nombreuses bourses de crypto-monnaies demanderont toutefois une vérification d’identité. Il s’agit là simplement d’une conformité aux règles des marchés financiers européens qui requièrent le procédé “Know your customer” (KYC).